Le monument à Vittorio Emanuele II : Alors là, faut le voir pour le croire : un monument immense à la gloire de Vittorio Emanuele gardé en permance par des militaires et devant lequel les Italiens font le signe de croix ! Je n'avais jamais vu ça ailleurs ... on n'a ni le droit de s'assoir, ni de manger, ni de boire, ni de parler trop fort, ni même de s'approcher de trop près de la statue équestre de ce cher Vittorio !  Vraiment, ça vaut de le détour rien que pour ça, et bien sur aussi parce que c'est plutôt beau pour de l'art patriotique ! Par contre, le momument était en restauration lors de mon passage .

Ce monument, aussi appelé autel de la patrie, a été construit en 1885 en l'honneur de Vittorio Emanuele II de Savoie, premier roi de l'Italie tout récemment unifiée.  

Pour la p'tite histoire (en très très résumé) :

Le Risorgimento, le nom donné au processus d'unification italienne, a débuté au milieu du XIXe.

En 1859, Cavour, le puissant président du Conseil du royaume Piemont-Sardaigne, provoque une crise diplomatique qui contraint l' Autriche (qui occupe la Lombardie) à lancer un ultimatum à la capitale du Piémont en exigeant son désarmement. Cavour rejette cet ultimatum. La guerre est déclarée et, avec le soutien de la France, les Autrichiens sont vaincus lors des célèbres de Magenta et de Solférino. L'Autriche doit céder la Lombardie et Milan à Napoléon III, qui la cède à son tour à Victor-Emmanuel II en échange de la Savoie et du comté de Nice.

Suite à cette victoire, les patriotes des différentes régions italiennes se révoltent contre leurs souverains et demandent leur rattachement au Piemont-Sardaigne. Sont ainsi rattaché à l'Italie en formation : la Toscane, Parme, Modène, l'Ombrie, les Marches et le royaume de Naples (dont le roi a été chassé de Sicile par les chemises rouges de Garibaldi).

Le 17 mars 1861, le premier Parlement national italien, réuni à Turin, proclame la transformation du royaume de Piémont-Sardaigne en royaume d’Italie et Victor-Emmanuel II est couronné « roi d’Italie par la grâce de Dieu et la volonté de la nation ». La capitale du nouveau royaume est d'abord fixée à Turin, avant d’être transférée à Florence, en attendant de l'établir à Rome, la capitale "naturelle" de l'Italie. En effet, le Latium (la région de Rome) et la Vénétie ne sont pas encore intégrés au tout nouveau royaume d'Italie. 

Pour récupérer la Vénétie, toujours sous domination autrichienne, l'Italie s'allie à la Prusse. Grâce à la victoire de Sadowa, la Vénétie est annexée. Il me manque donc plus que le Latium, tenu par les Etats Pontificaux et protégé par la France. Les revers militaires de Napoléon III face à la Prusse l'oblige à rapatrier ses troupes en France et à laisser Rome sans défense. Le Pape Pie IX se réfugie au Vatican et les patriotes s'empare alors Rome et du Latium. L'unification est alors achevée et Rome devient la capitale de l'Italie.

La fontaine de Trévi

Comme les églises, les fontaines, toutes plus belles les unes que les autres, sont très nombreuses à Rome.

Parmi les plus célèbres :

 - la sublime fontaine de Trévi (sans doute l'une des fontaines les plus connues au monde) :  construite en 1762 à la demande du pape Clément XII, de style baroque monumentale, elle représente le Dieu Océan dans un char tiré par des chevaux et entouré des statues symbolisant les quatre saisons. L'ensemble est surmonté du blason du Pape.

L'origine de son nom reste mystérieuse. Selon la légende, une jeune fille prénommée Trévi aurait réussi à sauver sa virginité en indiquant à son assaillant l'emplacement de la source qui alimente la fontaine.

La tradition est d'y jeter une pièce de monnaie en tournant le dos à la fontaine : selon la légende, on est alors assuré de revenir à Rome afin de retrouver cette pièce. Toutes les pièces de la fontaine sont collectées chaque matin et envoyées à des œuvres de charité.

 - la fontaine des tritons, située sur la place Barberini, est l'oeuvre de Le Bernin qui l'achevé en 1643 pour le pape Urbain VIII. Quatres dauphins (enfin, je dirais plutot de gros poissons parce qu'ils ne ressemblent pas vraiment à des dauphins  ) portent une vasque en forme de coquillage dans lequel  un Triton, être mythologique mi-homme mi-poisson, crache de l'eau en soufflant dans une conque.

- la fontaine Barcaccia sur la place d'Espagne, en bas des célèbres escaliers menant à l'église de la Trinité des Monts a été commandé en 1629 par le pape Urbain VIII (le même qui a commandé la fontaine des tritons ... décidément, il aime les fontaines ce pape !  ) au  sculpteur Pietro Bernini (le père de celui qui a fait la fontaine des tritons ... c'était dans les gènes de la famille la sculpture de fontaines  ). Elle prend la forme d'une barque échouée qui prend l'eau, en mémoire de la grande inondation de Rome de 1598, et est ornée des abeilles du blason des Barberini, la famille florentine du pape Urbain VIII (de son vrai nom Maffeo Barberini).

 - la fontaine des Naïades est plus récente que les précédentes puisqu'elle a été achevée en 1900, mais a été inaugurée seulement un an plus tard, à cause du scandale causé par les statues féminines qui furent jugées trop provocantes, car plutôt dévêtues. Elle orne aujourd'hui le rond point de la place de la République.

Après les ruines, les églises !

La Basilique San Giovanni de Latran est la cathédrale de Rome. L'évèque n'est autre que le Pape en personne et la basilique appartient de fait au Vatican. C'est la plus ancienne des basiliques papales, puisque ses premières pierres ont été posées dès 324. Elle subit de graves dommages lors des sacs de Rome de 410 puis de 455, avant d'être quasi entièrement détruite par un tremblement de terre au 9e siècle. Reconstruite, elle est ensuite plusieurs fois incendiée, ce qui explique qu'elle mixe les styles architecturaux. Les derniers travaux importants ont eu lieu en 1734 (remaniement de la façade extérieure).

Depuis le 17e siècle, le roi de France est chanoine honoraire de la basilique de Latran. Aujourd'hui, le président de la République, en tant que successeur des rois de cher, a conservé ce titre honorique.  Notre cher petit Sarko y est donc chanoine honoraire (un vrai modèle de piété notre président, n'est-ce-pas ?  )

Juste à côté de la basilique, le palais du Latran : c'est la résidence du Pape à Rome (et ce fut sa résidence officielle jusqu'au 14e siècle, lorsque Clément V fit transférer le Saint-Siège à Avignon).  Bon, c'est une heure de visite guidée tout en italien ... mais le mieux, c'est pas le palais, c'est les gardiens ... des bombes en puissance ! J'ai bien tenté d'en prendre un (le plus charmant, bien sur !) en photo, mais il m'a repéré ... et en plus, elle était floue la photo !

La basilique et le palais du Latran ont été le siège de plusieurs conciles qui ont pris leur nom (dont le plus célèbre est le concile de Latran V de 1512 qui a notamment instauré un contrôle des autorités religieuses sur les livres imprimés, ce qui a conduit à la création de l'Index).

Ostia Antica

Dernières ruines : celles de la ville antique Ostia Antica ! C'est par le port d'Ostie, dont la construction débuta sous l'empereur Claude en 42 et s'acheva sous Néron en 64,  que transitaient les marchandises nécessaires à la population romaine, qui comptait près d'un million d'habitants sous l'Empire. A son apogée,  Ostie compta jusqu'à 50.000 habitants: armateurs, marchands, artisans, fonctionnaires, marins...

A quelques kilomètres de Rome, près de la mer, le site d'Ostia où tout est très bien conservé ! il manque que les Romains en toge et les chars pour s'y croire vraiment ... Si Jules, Tibère et les autres revenaient, ils ne seraient pas trop perdus : il suffit de remettre les toits sur les maisons et c'est bon, ils peuvent se réinstaller !

Parmi les vestiges : des mosaïques magnifiques (je veux les mêmes dans ma future salle de bain ), une nécropole, une taverne, une auberge, des termes ou les HLM de l'époque ...

Le Colisée : C'est tellement immense qu'on ne peut pas le louper !

Haut de plus de 50m et d'une circonférence de 527m, il pouvait accueillir 50 000 personnes sur 4 étages de gradins ! On y assistait surtout à des combats de gladiateurs ou d'animaux. Le dernier combat de gladiateurs a eu lieu en 404 et le dernier entre fauves en 523. Le Colisée, de son nom d'origine l'amphithéatre flavien, a ensuite été abandonné, pillé ou transformé en forteresse avant de devenir un lieu saint commémorant le martyr des chrétiens sous le papa Benoit XIV. Depuis le jubilé de l'an 2000, le Colisée s'illumine en vert, couleur de l'espoir, à chaque fois qu'un condamné est executé quelque part dans les monde.

Et pour le petit délire perso, c'est au Colisée que les gladiateurs jouaient au théâtre avec de beaux masques devant des lions et des panthères qui les bouffaient à la fin de la représentation !